Le printemps est la…
Monday 20 March 2006Mahler - symphonie n°6
J’ai entrouvert ma porte.
J’ai à nouveau dis à Hanz que je l’aime. Cette fois-ci, je sais que c’est la bonne. Oui, je l’aime, malgré ces idées idiotes qui me tournent dans la tête. C’est sur, il n’est pas un croisement entre Brad Pitt et Einstein, mais JE l’aime. Il m’aime aussi d’ailleurs, d’un amour indéfectible. Mon problème vient du conflit entre mon coeur et ma raison, sans doute aussi d’un complexe de supériorité que je me suis forgé pour ne pas sombrer dans le “grand rien du tout”.
En ce moment, les pensées se pressent dans ma tête et j’ai du mal à faire le tri. J’échafaude des hypothèses sur les raisons de mon mal, des solutions pour y remédier, des théories unificatrices. J’en suis à un point important, j’en suis conscient. Hier, j’ai eu l’image d’une pierre blanche rectangulaire posée sur le sol comme une pierre tombale. Sur cette pierre était écrit ce que je suis, ces choses de moi que je ne veux pas voir.
D’abord ma sexualité.
Je suis sans doute bisexuel. Je me suis rendu compte que la relation d’un an que j’ai eu avec Evelyne était importante. Je l’aimais et je ne le savais pas.
Si je le savais, mais je ne pouvais pas l’accepter. Je me définissais comme homo, donc je ne pouvais pas aimer une fille. Pourtant la rupture en 88 m’a profondément meurtri. Avant de partir en Guadeloupe pour un an de service militaire, j’ai avoué à Evelyne mes incartades avec des garçons. Je ne sais plus pourquoi je lui ai raconté ça, sans doute par honnéteté… Je lui ai ravagé le coeur. Nous n’avions pas officiellement rompu lorsque je suis parti. J’ai reçu une lettre un midi dans laquelle elle disait qu’elle avait rencontré un autre garçon, que notre histoire par conséquent, était finie.
Deux mois après, j’ai craqué.
Personne n’a jamais su la douleur que m’a causé cette lettre, pas même moi puisque je l’ai profondément enfouie.
Ensuite ma foi.
J’ai probablement la foi. Je ne sais comment expliquer cette chose qui est ancrée en moi et qui fait partie intégrante de mon être. Je sais qu’il y a quelque chose, un dieu, une force supérieure. Mais dans ma famille et dans mon entourage on nie cette chose, comme on nie l’amour d’ailleurs.
Je n’irai pas pour autant à la messe ni au temple.
J’ai compris aussi qu’il existe en moi une force auto-destructrice puissante. Tellement puissante que j’ai eu quelque fois des accès de “folie” suicidaire. Je ne sais comment décrire ces moments monstrueux ou ma raisons s’efface devant une envie de mourir tellement forte qu’elle est physiquement douloureuse. Je sais que c’est dans ce genre de moment que l’on passe à l’acte soit en se tuant, soit en se mutilant comme le font les ados, soit en tuant quelqu’un d’autre. C’est un instant d’horreur totale. Les crises d’angoisse ne sont à coté que des amusements. Heureusement, ces passages sont de très courtes durées, quelques minutes à peine. Ca m’arrive lorsque je suis sous la douche. Ca n’est arrivé que 3 fois. Ca me terrifie.
Mon psy dis bien que c’est pour me punir que je m’inflige de telles choses.
Je n’ai pas le droit d’aimer.
Je prends le gauche,
Na !